Urdoxa
Oeuvre interactive s'appuyant sur les ondes multispectrales. Aussi appelées fausses images, elles permettent, à l’aide de différentes longueurs d’onde (infrarouge, ultraviolet, thermique), de dépasser les limites de ce que l'œil humain peut percevoir. Nous voyons la terre comme une photographie directe, alors qu’elle est une recomposition, une lecture de données abstraites en constante évolution, influencée par notre perception.
Date
Novembre 2025
Technologies
Touchdesigner, ESP32, Arduino
Responsabilités
Électronique et programmation
Le satellite, ici incarné par la sphère, a un regard omniscient et omniprésent, puisqu'il est partout et nulle part à la fois. Il observe une totalité sans y appartenir; une vision libre de jugement et d’attachement. C'est ce que Hegel appelait le « Je universel » : un regard dont la vue n'est « ni celle de cet arbre, ni celle de cette maison, mais un simple fait de voir ». Déterritorialisé, désincorporé, il prétend tout embrasser précisément parce qu'il ne se tient nulle part.
Dans l'installation, l'utilisateur prend part à cette expérience de vision décorporée. En manipulant la sphère, il devient brièvement un observateur contemplatif. Le paysage se transforme alors en sa version multispectrale, fragmentée en formes mouvantes de particules.
Cette perte de repères reflète notre époque anthropocène, où nous voyons tout sans jamais vraiment savoir ce que nous regardons. Tout nous est montré, cherchant à imposer un regard sur le monde qui ne nous appartient pas. Dirigé par les forces géopolitiques, l’humain perd alors sa capacité de voir, de ressentir et de construire par lui-même. C’est cette position et ce pouvoir que nous lui redonnons en l'invitant à reprendre un rôle omniscient. Il retrouve alors sa neutralité, capable d'agir et d’observer selon son libre arbitre.

Crédits
Direction artistique et concept | |
Développement technique | Gabriel Pelland |
Création visuelle | Antoine Justes |
Logistique et scénographie | Chadrik Bertrand |



